Le deuxième mardi de chaque mois, deux ateliers sur la Bible

Le deuxième mardi de chaque mois, de 19h30 à 21h30, deux ateliers sur la Bible travaillent avec des approches différentes.

Le premier atelier, animé par Jean Minguet, prêtre, s’adresse à des personnes qui ne partagent pas une foi religieuse mais qui désirent découvrir ce que renferme ce livre, comment et à quelle époque il a été écrit ; il peut intéresser aussi des croyants qui ne connaissent pas bien ce livre et qui voudraient mieux le connaître. Ce groupe de travail voudrait aussi apprendre à lire des textes et à les comprendre en fonction de l’époque où ils ont été écrits.

Le deuxième atelier, animé par Alain Patin, prêtre, s’adresse à des croyants qui veulent découvrir comment cette parole qui nous vient de loin peut concerner leur vie et leur foi d’aujourd’hui. Pendant l’année 2007/2008, ce groupe permettra d’entrer dans l’Ancien Testament en découvrant la personne d’Abraham, père commun aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans.

Pour avoir un aperçu de ce qui se vit lors de ces rencontres, on peut lire plus loin:
- Histoires de deuxième mardi
- Echos du travail sur la Bible - Atelier Découverte

 
Prochaines rencontres :
mardi 12 février 2008, 19h30
mardi 11 mars 2008, 19h30
mardi 8 avril, 19h30

Histoires de deuxième mardi

Mardi 8 janvier 2008, 19h30.

Comme chaque deuxième mardi de mois, les portes du local « Paroles à venir » de la rue Pirandello sont grandes ouvertes pour la rencontre mensuelle autour de la Bible. Tandis que Jean Minguet lance la deuxième réunion de son atelier sur la découverte de la Bible, je vais rejoindre le deuxième atelier, qui, autour d’Alain Patin, porte sur l’apprentissage de la lecture des textes de la Bible.

Le personnage central de nos entretiens mensuels, c’est Abraham. Pourquoi Alain a-t-il choisi Abraham ? parce que beaucoup de ceux que nous rencontrons peuvent dire de lui « notre père » : les chrétiens bien sûr, mais aussi les juifs et les musulmans. Lors de la première réunion de décembre, nous avions cherché comment juifs, chrétiens et musulmans parlent d’Abraham dans la Bible et dans le Coran, puis nous avions commencé notre démarche d’un meilleur apprentissage de la lecture de la Bible, avec la Genèse.

Aujourd’hui, pour continuer cette lecture, Alain Patin nous propose le récit qui dans la Genèse commence au chapitre 12, verset 9. Allez y jeter un coup d'œil ! C'est une bien curieuse histoire, où Abraham ne paraît pas sous son meilleur jour : contraint par la famine d’aller séjourner en Egypte, il impose à sa femme Saraï de se faire passer pour sa sœur, parce qu’il a peur d’être tué par les Egyptiens ; et Saraï est emmenée au palais du Pharaon, jusqu’à ce que l’Egypte soit frappée par de grandes plaies.

Alain nous donne un peu de temps pour que nous puissions relire ce texte, en utilisant la grille de lecture sur laquelle il nous avait fait travailler la fois précédente : conscients que l’auteur du texte veut amener ses lecteurs à un changement, il faut d’abord analyser la situation de départ, puis regarder comment la situation évolue, bien discerner quelle est la situation finale et ce qui a changé, pour enfin voir comment le récit nous rejoint dans notre vie actuelle (pour une conversion, une démarche, une prière…).

Une fois le temps préalable de travail personnel écoulé, nous nous mettons à discuter pour partager nos découvertes. Par des échanges très vivants, qui rebondissent de l’un à l’autre dans une ambiance à la fois active et chaleureuse, il apparaît entre autres que l’auteur de la Genèse a voulu montrer que le départ de cette histoire sordide vient de ce que Abraham, confronté à une difficulté, a manqué de confiance en Dieu, et a essayé de traiter la situation en comptant sur lui-même et sur ce qu’il faut bien appeler des magouilles bien basses (voire même une sorte de prostitution déguisée) ; ceci l’amène à une situation de fausseté avec sa femme, qu’il a embarquée dans l’affaire sans même lui demander son avis. Mais comment s’expliquer que, malgré la conduite détestable dont il fait preuve, Abraham se retrouve à la fin de l'épisode riche en argent, en or et en troupeaux ? C’est que l’auteur veut indiquer que Dieu a un amour inconditionnel envers chacun de nous, et que cet amour illimité ne dépend pas de notre comportement ; c’est donc une invitation à se comporter autrement vis-à-vis de Dieu.

Mais Alain n’en reste pas là et se moque gentiment de notre aveuglement ; n’y a-t-il pas quelque chose de bien étrange dans l’histoire, qui amènerait à voir encore plus loin ? Après pas mal d’interrogations, nous nous apercevons que Saraï, dont le récit dit qu’elle est d’apparence très belle, a en fait 65 ans, ce qui - sans vouloir vexer toute personne ayant cet âge - rend assez peu probable que le Pharaon ait voulu la prendre pour femme (d’autant que nos connaissances actuelles de l’Egypte ancienne ne révèle nulle maîtrise des « bienfaits » de l’aérobic et de la chirurgie esthétique). Pour Alain, c’est clair, c’est un clin d’œil volontairement outré que le narrateur a voulu mettre pour attirer l’attention de son lecteur sur le fait qu’au-delà d’Abraham, c’est d’autre chose qu’il s’agit : le narrateur nous demande de comprendre que ce n’est pas forcément l’histoire d’Abraham qu’il raconte, mais une histoire plus large, celle des rapports du peuple avec le Dieu de l’Alliance. La situation d’épreuve du départ aurait dû amener Abraham (le peuple de Dieu / chacun de nous) à se tourner vers Dieu, mais au contraire, sans référence à Dieu, nous (Abraham / le peuple / chacun de nous) voici englués à bricoler des solutions tordues et sans avenir. Au contraire, Dieu n’est pas avare de ses dons et les multiplie pour chacun, même pour ceux qui ne lui manifestent pas beaucoup de confiance. N’est-ce pas une invitation pour tous (en tant que peuple de Dieu), et pour chacun de nous, à quitter nos fausses sécurités et à nous lier à Dieu, et à chercher à faire preuve pour les autres du même comportement que celui dont Dieu nous témoigne ?

Mais nous n'en restons pas là : après que nous nous soyons ainsi penchés sur cet épisode singulier de la vie d'Abraham, Alain nous invite à lire avec attention deux autres textes de la Bible, qui ne manqueront pas de nous interpeller. Et, en effet, nous constatons que l’on y retrouve quasiment la même situation, d'abord dix ans plus tard dans la vie d’Abraham et de Saraï (au chapitre 20 de la Genèse), puis entre leur fils Isaac et sa femme Rébecca. Avec des variantes notables, que je vous laisse aller découvrir, en vous incitant à aiguiser votre jugement pour en percevoir les raisons (elles ne sont pas fortuites !).

Il est 21h30, il est temps de repartir. En ce qui me concerne, j’étais arrivé très fatigué et plutôt assez énervé après une journée de travail passablement stressante, et je repars avec une forme éblouissante et un moral au plus haut. Dans le regard de chacun, je vois la même joie de la découverte, du chemin parcouru ensemble et de l’amitié partagée.

Vivement le prochain deuxième mardi de mois !
Ce sera le mardi 12 février, toujours à 19h30, 20 rue Pirandello.

Et si vous veniez vous joindre à cette belle aventure

Jean-Michel Tesseron

Echos du travail sur la Bible - Atelier "Découverte"

Le groupe de lecture « technique » de la Bible s’est réuni deux fois.

La première rencontre a permis de faire une présentation générale de cette bibliothèque qu’est la Bible.

Son écriture se déroule sur plusieurs siècles d’où l’importance de savoir à quelle époque a été écrit tel ou tel livre ainsi que les questions qui se posaient à ce moment là.

La Bible n’est jamais un reportage mais une relecture de leur histoire faite par des croyants pour en comprendre le sens en référence au Dieu d’Abraham et, dans le Nouveau Testament, en, référence au visage de Dieu révélé par Jésus.

La seconde rencontre nous a permis de rentrer dans les textes en lisant les deux récits de la création…puisqu’il y en a deux écrits à des époques différentes. Quelques idées reçues ont été mise à mal !

Nous continuerons les prochaines fois en découvrent les récits sur le paradis terrestre et la faute reprochée à Eve.

Nous essayerons de voir ce que disent les textes et de nous dégager de quelques autres idées toutes faites qui traînent dans nos têtes.   

Nous sommes prêts à accueillir de nouveaux participants !   

Jean Minguet